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Tout semble endormi. Les herbes sauvages qui se bercent au gré du vent, le vent qui siffle dans les structures métalliques.
Et pourtant...
Combien de pas ont foulé le carreau, combien d'or est remonté de ses entrailles, combien de mains noires se sont accrochées à l'escalier de l'espoir, et combien de visages aux yeux cerclés de poussière ne sont jamais remontés?
L'endroit respire maintenant l'âme de ceux qui y dorment.
Il n'est pas rare d'y rencontrer une ombre silencieuse et courbée. Elle en connait les moindres recoins et secrets. Ses oreilles entendent encore les cris, les sirènes. La fumée noire crachée par la fosse est encore présente dans sa gorge même si aujourd'hui le soleil brille. Merci vieux renard de m'avoir soufflé tes souvenirs douloureux.
entre la mort et moi,
entre mon désespoir et la raison de vivre,
il y a l'injustice et ce malheur des hommes
que je ne peux admettre,
il y a ma colère.
Paul Eluard
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Copyright Claudio Nichele